Dans le cadre de leur projet théâtre d’ombres-marionnettes et animation, les élèves de la classe d’accueil du collège Jacques Jorissen (Drancy) ont découvert et travaillé la matière de l’illustre support argentique, avec pour objectif de créer leurs propres images animées. A la Cinémathèque Française, et pendant toute une journée, ces jeunes ont pu remettre l’objet pellicule dans un contexte cinématographique plus global (historique, technique, artistique) et se confronter à la matière dans une optique créative.
Qui a dit que la pellicule, le fameux film « argentique » était dépassé et voué aux oubliettes de l’histoire artistique et technique ? L’expérience menée par les élèves de la classe d’accueil a permis d’offrir à cette idée reçue un sérieux démenti.
Il aura suffit d’une visite à l’exposition « De Méliès à la 3D : la machine cinéma », véritable capharnaüm de machines, pour redonner à l’art et à la vision de Georges Méliès ses lettres de noblesses.
Enthousiasmés par ce voyage dans le temps, les élèves ont participé l’après-midi à un atelier pratique d’intervention sur pellicule 35mm. Support fragile, la pellicule -si elle est mal conservée- se dégrade inexorablement et les images qu’elle supporte disparaissent – à jamais – avec elle. Pourtant, l’usure de la pellicule a souvent constitué une grande source d’inspiration pour de nombreux artistes. En témoigne les extraits de films expérimentaux** que les élèves ont pu savourer. En s’inspirant de ces créations, ils ont laissé libre cours à leur imagination afin de créer leurs propres images en modelant à leur guise les pellicules : grattage, remplissage à la peinture et à l’encre, dessin puis montage.
Les pellicules mises bout à bout ont abouti à la production et à la diffusion grâce à un projecteur manuel de deux beaux films collectifs, dont des extraits sont disponibles ci-dessous.
A la fin de la journée les élèves sont sortis plus riches et forts de cet enseignement : avec peu de moyens techniques, une énergie collective et beaucoup d’imagination, de nouvelles images peuvent sans cesse éclore et être diffusées, qu’elles soient mises ou non au service d’une narration.
Cette réflexion et ce rapport – quasi artisanal – au cinéma et aux images les aideront à prendre du champ vis-à-vis du film d’animation qu’ils sont en train de préparer. On a hâte de voir le résultat !
Remerciements particuliers : équipe de médiation de la Cinémathèque Française
*exposition à voir ou à revoir jusqu’au 29 janvier 2017 à la Cinémathèque Française / 51 rue de Bercy, 75012 Paris. http://www.cinematheque.fr/cycle/de-melies-a-la-3d-la-machine-cinema-356.html
**Decasia (réal. Bill Morisson, 2002) ; « Irma Vep » (réal. Olivier Assayas, 1996).
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Projet « Des ombres en images »
Collège Jacques Jorissen de Drancy, classe d’accueil.
Artiste : Ombline de Benque, marionnettiste et plasticienne
Équipe pédagogique : Soria Bessaha et Cécile Nicolas (professeures de français) et Thierry Pujalte (professeur d’arts plastiques)
Chargé de projets : Clément Tramoy