Après avoir exploré, en novembre et décembre, la photographie expérimentale /contestataire et à la diversité des formes d’images mobilisables autour du vaste sujet du soulèvement*, les élèves de 3ème 2 du collège Jacqueline de Romilly ont poursuivi leur cheminement et leur réflexion sur les images et les médias avec une mise en pratique photographique.
Accompagnés des photojournalistes Michel Slomka et Xavier de Torres**, les élèves sont entrés dans le vif du sujet, en janvier, avec une expérience unique : une analyse critique collective d’images suivie d’une véritable session photographique en studio.
Réunis en conférence de rédaction pour leur seconde séance d’atelier, les élèves, ont appréhendé les images comme un langage : l’expression d’une émotion, d’une information, d’un message, d’une métaphore, etc.
En s’appuyant sur des essais photographiques – et un croquis – effectués préalablement en dehors du temps scolaire – les élèves ont été invités à décrire les images réalisées à l’aide d’une grille de lecture objective (qui/ quoi/ quand/ où / pourquoi/ comment ?) et de les commenter en s’appuyant bien-sûr, sur des notions clefs : champ/ hors champ, ligne de fuite, etc. mais aussi sur une analyse plus subjective : qu’est-ce que la photo vous évoque ?
La classe a ensuite poursuivi leur travail par une séance de prise de vue dans un studio photo reconstitué au sein du CDI***.
A l’aide d’un boîtier reflex numérique, les élèves se sont essayés à l’exercice particulier du portrait en studio ; avec la consigne de capturer la personnalité du sujet photographié et d’en restituer la complexité.
A travers cette démarche, les photojournalistes ont tenté de désamorcer ce sentiment récurrent chez les élèves et souvent inhibiteur : la gêne de « faire des images » pour les soumettre ensuite à l’appréciation d’un public.
Une session riche en émotion et en créativité durant laquelle les élèves ont pu faire leur cette citation de Richard Avedon : « Faire le portrait de quelqu’un peut revenir, d’une certaine manière, à lui emprunter un peu de sa magie ».
Dès la rentrée scolaire les 3ème 2 réfléchiront, en plus des images qu’ils auront à concevoir pour leurs reportages photographiques, à la manière de les transmettre et de les donner à voir. Quoi produire selon quels points de vue ? Et quels médias privilégier (journal papier, blog, page Facebook, Tumblr, exposition) en fonction du message à défendre et du public à toucher ?
Ce moment de partage s’est clos sur une mise en garde formulée par les artistes : « La déformation de la réalité (cf. retouche d’image) est dangereuse car elle modifie notre approche et donc notre regard. C’est le réel qui nous intéresse. La photographie n’est pas pour autant une preuve absolue du réel mais plutôt un aperçu, une interprétation. L’expression d’une subjectivité ».
Remerciements particuliers : Xavier de Torres et Anne Mignot, pour la mise en place du studio photo.
* expositions « Provoke » (Le Bal) et « Soulèvements » (Jeu de Paume),
** photographes et journalistes indépendants :
http://michelslomka.fr/
http://xavierdetorres.com/
également membres associés à la plateforme Hans Lucas (http://hanslucas.com/hanslucas)
*** Centre de documentation et d’information.
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Projet « The Big Picture »
Collège Jacqueline de Romilly de Le Blanc-Mesnil, classe de 3ème 2
Artistes : Michel Slomka & Xavier De Torres, photojournalistes.
Équipe pédagogique : Martine Strugeon (professeure de lettres) et Anne Mignot (professeure documentaliste)
Chargé de projet : Clément Tramoy
Ce projet est conçu et mis en œuvre, par Citoyenneté Jeunesse, dans le cadre du dispositif « La Culture et l’Art au collège » initié par le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.